Une étude de l’Institut de la diversité et de la participation sociale à Zürich examine la question des détenus radicalisés. S’ils sont encore très peu représentés dans les prisons, certains établissements pénitentiaires ont cependant pris des dispositions particulières pour gérer ce type de population, notamment pour éviter l’influence que les détenus radicalisés peuvent avoir sur leurs codétenus : des placements stratégiques, des séparations, des « monitoring » de leur comportement et des partenariats avec les aumôniers musulmans qui aident à mieux comprendre la problématique. Selon les directeurs des prisons, ces mesures sont efficaces tant que cette population carcérale est peu nombreuse. Si son importance devait augmenter, le sujet mériterait une réflexion plus approfondie. Concernant la réinsertion, les directeurs de prison relèvent qu’ils sont confrontés à une population extrêmement méfiante, non seulement contre l’administration carcérale, mais aussi contre la société, ce qui constitue une difficulté supplémentaire. A cela s’ajoutent l’absence d’un plan de probation en cas de libération, la longueur des détentions préventives et l’évaluation de la dangerosité, comme pour l’ensemble des détenus.
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Plus : Institut de la diversité et de la participation sociale ; “État des lieux et évolution de la radicalisation djihadiste en Suisse – actualisation d’une étude exploratoire assortie de recommandations pour la prévention et l’intervention” ; rapport final; Juin 2019