Association groupe d'accueil et d'action psychiatrique

Depuis bientôt 35 ans, le Graap œuvre à offrir aux patients psychiques et à leurs proches des espaces pour se reconstruire et jouer leur rôle de citoyen à part entière. Il base son approche dans un élan de solidarité et de reconnaissance de la valeur de toute personne humaine, sans discrimination, quels que soient son passé, ses idées, son genre ou la couleur de sa peau. Très attentif à ce principe d’équivalence, notre Action Maladie psychique et prison permet aux proches d’emprunter le chemin qui les aide à sortir de l’ombre, et à se distancer de sentiments comme la honte et la culpabilité. Mieux comprendre la maladie, trouver les moyens pour mieux vivre avec, donner un sens à sa vie, créer des réseaux d’entraide et de solidarité sont quelques-uns des principes qui sous-tendent ses actions. 

Notre activité comprend quatre actions distinctes :

• L’animation d’un groupe de proches touchés par la maladie psychique et la prison, ainsi que l’accompagnement des proches au travers des rouages du parcours psychiatrique, judiciaire et pénitentiaire.
• L’accompagnement de patients-détenus en milieu carcéral, dans l’élaboration d’un projet réaliste et en adéquation avec les exigences judiciaires, favorisant la meilleure réintégration possible.
• Les Cafés Prison permettant de favoriser l’échange entre les personnes concernées et les professionnels des domaines judiciaires, pénitentiaires, médicaux et sociaux, autour d’une thématique d’actualité. Sous forme de débat, de questions-réponses avec les invités officiels, de partage de réflexions, le Café Prison permet un regard croisé des problématiques carcérales actuelles et offre réflexion et parfois même quelques pistes de solutions.
• Un projet film-documentaire qui permettra aux proches de sortir de l’ombre et agir pour que leur expérience de proches de patients-délinquants puisse contribuer à mieux faire comprendre un des aspects de la maladie psychique comprenant des symptômes de violence.

Le thème choisi pour les 10 ans d’Infoprisons, à savoir « Prison, justice et droits humains », nous parle tout particulièrement. En effet, travaillant à la destigmatisation de la maladie psychique, le Graap-Association se bat pour que les Droits de l’homme ne restent pas une déclaration d’intention, mais deviennent une éthique qui imprègne les rouages de notre société, qu’ils soient politiques, administratifs ou religieux. Notamment, nous questionnons l’article 59 al. 3 qui souhaite traiter les symptômes violents de la psychose en milieu carcéral, en raison de l’absence d’établissements de soins adéquats, alors même que les patients ont exécuté la totalité de leur peine. Au travers de notre expérience, nous nous apercevons que le maintien en milieu carcéral, du fait d’une mesure thérapeutique, implique le cadre et le rythme de vie de la prison. La sécurité prime sur les considérations thérapeutiques. Ce contexte s’avère délétère pour les patients psychiques en raison de leur vulnérabilité qui nécessiterait des soins spécifiques plus soutenus et à une fréquence plus élevée.