Infoprisons

Procès de Laurent Ségalat

Impressions d’audiences

C’était une première pour moi que d’assister à un procès pénal. Celui de Laurent Ségalat. J’en suis ressortie stupéfaite. Et indignée de découvrir la manière, le ton, les propos tenus lors des audiences envers l’accusé : railleries, persiflages, critiques se sont enchainés sur sa renommée et sa brillante intelligence face à l’absence de mémoire, sa recherche « pinailleuse » du mot juste, la « cabale » des lettres de soutien, son côté français, sa personne qui « peine à être humaine ». Plus encore, écœurée par le cynisme, le mépris du défenseur de la partie civile, ses gesticulations, ses invectives et les photos ensanglantées de la victime brandies à la face de l’accusé. Mais aussi effarée par un président de tribunal laissant de pareils agissements se faire, et par une accusation usant de la séduction : ah ! Tenir en haleine, faire rire le public ! Un justiciable n’a-t-il pas le droit de choisir ses mots avec soin, d’être soutenu par ses proches, d’être traité en égal comme tout être humain, respecté dans sa dignité ? J’ai eu l’impression d’avoir découvert deux tribunaux, séparés l’un de l’autre par un large fossé, en termes de rigueur, de respect, d’éthique. D’un côté l’accusation et l’électron libre de la partie civile (avec l’appui passif du président) ; de l’autre la défense argumentant avec rectitude, dans le calme, de façon précise, déférente et distanciée. Deux faces d’une même juridiction appelée à « rendre justice ». Marie Bonnard.

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« Pas nets, ces gars-là »? » et « Le Ségalat dans le texte »

« Un tribunal de ’’sorte’’. L’affaire Ségalat sera jugée quand vous lirez ces lignes Mais quel que soit le verdict, la justice vaudoise aura encore perdu. »
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Plus : Patrick Nordman, Sebastien Dieguez, Vigousse 01.06.2012 Pas nets, ces gars-là ?